Collection de tracts et documents officiels [AC 48/1] : II mouvements de résistance : C Grands Tracts; Lettres ouvertes et lettres émanant du gouvernement en exil, [1939-1945] - Photo n° 524241
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8. Oui ou non, avez-vous laissé écarter systématiquement des jurys des écoles normales des professeurs consciencieux, comptant de nombreuses années de service, ayant les meilleures références de l'Inspection, pour les remplacer par de jeunes intérimaires, frais émoulus de l'Université, étudiants médiocres, mais sectateurs fervents du Nouvel Ordre. Des noms, Monsieur le Secrétaire Général ? Vous avez vu les listes, vous a-vez lu les protestations de l'Inspection et des Chefs d'Etablissements : en avez-vous tenu compte ? 9. Oui ou non, avez-vous fait preuve de lâcheté, de machiavélisme, d'hypocrisie lors de la mise au travail de nos jeunes étudiants ? Vous avez enfreint les lois belges en laissant subordonner l'admission aux universités du pays à la production d'un certificat de travail. Vous avez fermé cse mêmes établissements d'instruction aux étudiants juifs ; vous avez écrit aux préfets et aux directeurs d'école qu'ils ne devaient pas donner les listes de leurs rhétoriciens aux envoyés des Werbestelle mais qu'ils leur suffisait de laisser ces mêmes listes A PORTEE DE MAIN de ces messieurs. Faut-il continuer la série ? Vous êtes lâche, Monsieur le Secrétaire Géné- ral, vous êtes l'homme de la lâcheté continue à l'égard de vos fonctionnaires qui vous méprisent. D'ailleurs, vous n'avez aucune des qualités requises par les hautes fonctions que vous occupez : vous manquez de discernement, vous n'avez pas le sentiment du devoir, vous n'êtes pas viril. Est-ce pour cela que les Allemands tolèrent votre présence à la tête d'un département aussi important ? Nous avons décidé de donner la plus large diffusion à ce document, la presse clandestine le répandra dans le pays tout entier, le gouvernement de Londres en prendra connaissance. Ne croyez pas que nous prenons plaisir à patauger dans toute cette boue, mais nous n'avions pas d'autres moyen de lancer ce cri d'alarme. S'il nous restait, de vous, une seule preuve de sens civique élémentaire durant les années qui viennent de s'écouler, nous ajouterions ces mots : Nous n'avons plus confiance en vous, rendez-nous cette confiance, on vous trompe peut-être, ouvrez les yeux. Mais non, en attendant que sonne l'heure de la libération, nous ne pouvons que vous dénoncer dès maintenant comme un des plus grands ennemis de notre chère Patrie. Le Personnel enseignant Belge.