Collection de tracts et documents officiels [AC 51/5] : III Propagande de la collaboration et propagande Allemande: Propagande 'politique' : REX, [1935-1945] - Photo n° 524136
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- 4 - térets purement confessionnels et catholiques que je discute ici publique— ment devant vous, mais bien des intérêts chrétiens, que dis-je ? universellement humains, nationaux et religieux. La justice est le fondement des é-tats. Nous regrettons et sommes vivement inquiets de devoir constater com-bien ce fondement est aujourd'hui ébranlé, et que la justice, vertu naturel-le et chrétienne, indispensable au "bon fonctionnement de toute société hu-inaine, n'est pas sauvegardé pour tout le monde, aisément, reconnaissante aux yeux de tous. Ce n'est pas seulement pour revendiquer les droite de l' Eglise, c'est aussi, par amour de notïe peuple et par souci pour notre patrie que nous demandons, que nous exigeons: 'JUSTICE! Qui ne craindrait pas pour l'existence d'une maison s'il en voit les fondements, minés ? La justice est le fondement, des Etats... L'autorité publique ne, peut combattre honnêtement et avec chance de succès durable, les violences illégales de ceux qui sont momentanément les plus forts et l'oppression des faibles, réduits à un indigne esclavage, qu'à condition que les détenteurs officiels du pouvoir s'inclinent respectueusement devant la molesté royale de la justice et n'emploient le glaive vengeur qu'au service de la justice. Ne pourra compter sur l'obéissance loyale et sur le libre concours des honnêtes gens, que le pouvoir dont les interventions et les pénalités apparaissent aux-yeux.'de tout observateur impartial, exemptes de tout .arbitraire et pesées dans 1' incorruptible balance de"la justice. C'est pourquoi la. pratique de condam-ner et dé punir, sans qu'il soit possible de se défendre et sans qu'intervienne un jugement la condamnation sans défense d'un condamné' d'avance, selon l'expression dubministre du Reich, Dr. Frank, produit un sentiment d'il-légalité et une disposition de crainte anxieuse et de lâcheté serville, qui finit par corrompre le caractère populaire et ruiner la société. C'est là la conviction et le souci de tous les Allemands bien pensants. C'est là ce qu'un haut fonctionnaire de la Justice exprimait ouvertement et courageusement en 1937 dans le "Reichsverwaltungsblatt" Il écrivait : "Plus grand est le pouvoir dont dispose une autorité, plus est nécessaire une garantie que son administration sera irréprochable ; car plus il est difficile de découvrir les fautes, plus grand aussi est le danger de l'arbitraire et des abus. Si l'on supprime la juridiction administrative, alors il faut en tout cas qu' . existe un moyen régulier de ce contrôle impartial pour éviter que ne naisse un sentiment d'inégalité". Lorsqu' il s'agit des interventions et des péna-lités de la Gestapo, toute juridiction administrative est exclue. Comme personne ne voit le moyen dont on pourrait disposer pour contrôler impartiale -ment les mesures de la Gestapo, ses entraves à la liberté, ses interdictions de séjour, ses arrestations, ses emprisonnements de citoyens allemands dans les camps de concentration, il se fait que, dans de nombreuses couches du peuple allemand déjà, un sentiment d'illégalité s'est fait jour, de lâche anxiété, qui fait grand tort à la communauté populaire allemande. Le devoir de ma charge épiscopale de me faire le champion de l'ordre moral, le devoir que m'impose mon serment, prononcé devant Lieu et devant le représentant du Gouvernement allemand, d'empêcher dans la mesure de mes forces, tout dommage qui pourrait menacer L'Etat. allemand, me contraignent, en présence des agissements de la Gestapo, à dénoncer publiquement ces faits. Mes frères, on me reprochera peut-être d'affaiblir, par ce langage sans détours, aujourd'hui en pleine guerre, le front intérieur du peuple allemand. Bien au contraire, je constate que ce n'est pas moi qui suis cause d'un affaiblissement quel-conque du front intérieur, mais bien ceux qui sans égard pour le temps de guerre, sans égard pour la détresse du moment, oui ici à Munster, à 1'issue d'une semaine terrible d'effroyables attaques ennemies, n'hésitent pas, sans jugement et sans possibilité de défense, à infliger les peines sévères à des compatriotes innocents, nos religieux et nos religieuses, nos frères et nos soeurs, à les dépouiller de leur patrimoine, à les jeter à la rue, à les chasser du pays. Ce sont eux qui troublent la foi dans la justice, ce sont eux qui sapent le sens de la justice, ce sont eux qui détruisent la confiance en ceux qui nous gouvernent ! Et voilà pourquoi j'élève la voix, au nom de l'honnête peuple allemand, au nom dé la justice, dans l'intérêt du la paix et de la solidité du front intérieur ; voilà pourquoi je crie bien haut comme Allemand, comme citoyen honorable, comme représentant de la reli-gion chrétienne, comme Eveque catholique : "NOUS EXIGEONS JUSTICE! Si ce cri n'est pas entendu et si l'on n'y donne pas suité, si le règne de la justice n'est pas rétabli, ALORS, MALGRE LE COURAGE HEROIQUE DE NOS SOLDATS ET LEURS VICTOIRES GLORIEUSES, NOTRE PEUPLE ALLEMAND ET NOTRE PATRIE PERIRONT DE CORRUPTION INTERIEURE ET DE PUTREFACTION ! Prions pour tous ceux qui sont dans le besoin, particulièrement pour nos religieux et religieuses en exil, pour notre ville de Munster, afin que Dieu lui épargne de nouvelles épreuves, pour notre peuple allemand Notre Père....