Collection de tracts et documents officiels [AC 48/1] : II mouvements de résistance : C Grands Tracts; Lettres ouvertes et lettres émanant du gouvernement en exil, [1939-1945] - Photo n° 524231
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Priere do reproduire et de diffuser le présent document, capital au point de vue de l'intérêt du pays. DEPORTATIONS Nous reproduisons ici l'appel que des personnalités qualifiées pour le faire adressent au pays» Dans les heures tragiques que les nouvelle s et monstrueuses exigences de l'occupant font vivre à la Belgique, elles donnent tin ultime avertissement et affirment un solennel devoir. APPEL AU PAYS On pouvait croire que les souffrances imposées par l'Allemagne à la Belgique avaient atteint les limites du la résistance d'un peuple. Aujourd'hui,, les entreprises de désagrégation du Pays, le pillage organisé do ses ressources la ruine de son patrimoine la détresse de sa population saignée à blanc dans son âme et dans son corps ne suffisent plus. L'ennemi a abattu le masque. On a pu suivre sur son visa les étapes qui rapprochent l'Allemagne de sa défaite» Souriant et prometteur à l'heure de ses succès illusoires,, apparemment indifférent à l'heure de ses premiers revers,, il s'est révélé tel qu'il est, résolu aux pires extrémités, lorsqu'est venue pour lui l'échéance de ses déceptions définitives. La guerre rapide, objet des propagandes impressionnante est loin. Le Reich avait bâti en vue de cette seule hypothèse» Engagé dans la quatrième année d'une guerre dont la durée et l'ampleur dépassent ses prévisions,, ses forces économiques sont soumises à. une épreuve trop dure pour lui» La guerre russe exige des prestations épuisantes pour le c ap ita1 humaindu 1'Al1ema gne. Les ressources sans cesse croissantes du monde anglo-saxon et la privation du contact avec les pays d'outre-mer augmentent chaque jour l'écart untre les réserves du Reich on vole d'épuisement et colles de ses adversaires. Pour tenter de parer à l'usure de sa machine de guerre, pour remplacer les hommes exigés par la prolongation de son effo-. militaire, les ouvriers des régions occupées,, acculés par la faim à travailler en Allemagne,, ne sont plus suffisants» Il en faut davantage» Il en faut d'autres» La contrainte directe peut seule en fournir assez. Les déportations infligées à la Belgique en 1917 et qui ont soulevé l'indignation unânimu se renouvellent sur notre sol. L'Allemagne ne tient compte ni des considérations d'humani-té les plus élémentaires, ni des règles les plus solennelles du droit international inscrites dans la Convention de La Haye qu'elle signa, ni même des limitations déterminées par elle-même dans l'ordonnance du 6 octobre instituant les déportations» ELLE ETABLIT EN BELGIQUE LA CONSCRIPTION POUR LA GUERRE ECONOMIQUE DU REICH» Dans ce conflit où seule la mise en oeuvre de toutes les ressources économiques peut permettre de retarder la défaite, l'ennemi force aujourd'hui notre population à coopérer en Allemagne directement à ses opérations de guerre.