Collection de tracts et documents officiels [AC 39/1] : II mouvements de résistance : B. Tracts anonymes. Série 'Thématique': Dénonciation de collaborateurs, 1940-1944 - Photo n° 510203
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Pour juger les actes de nos compatriotes pendant la présente guerre, on se reporte avec raison à des souvenirs de 1914-19l8. Mais il faut préciser ces points de comparaison. Rappelons donc quelle fut, pendant cette période, la situation de l'Administration et de 1'Economie Belge vis-à-vis des Alliés d'une part et de l'occupant d'autre part. Pendant la guerre 1914-1918 la situation fut simple 5 Un front de guerre subsistait sur le territoire belge. L'Armée Belge, invaincue, s'y trouvait aux cotés des Armées Alliées» Le Gouvernement Belge disposait des moyens nécessaires pour faire ravitailler le Pays occupé,- et l'on verra ci-dessous qu'il fallut des moyens formidables. Dès lors, les directives du Gouvernement imposèrent le CHOMAGE TOTAL des Administrations de l'Etat, de la Banque Nationale, des Chemins de Fer, de la Métallurgie, et de toutes les industries dont l'ennemi aurait pu tirer profit. Il ne permit que l'exploitation des charbonnages, jugée indispensable à la population, ot celle d'Industries ne profitant qu'à celle-ci. Cette politique mit en chômage des centaines et des centaines de milliers de fonctionnaires., d'ingénieurs, de cheminots et d'ouvriers» (Le nombre des CHOMEURS atteignit, à certaines époques, UN MILLION, SIX CENT, HUIT MILLE SEPT CENTS). Mais aucun d'eux ne souffrit vraiment de la faim, car la Commission for Relief of Belgiun importa en Belgique, avec l'accord des belligérants, QUATRE MILLIONS TROIS CENT MILLE TONNES de vivres achetés à l'étranger, pour quelque TROIS MILLIARDS quatre cent cinquante millions de FRANCS-OR ! La seule part de la Belgique (à l'exclusion du Nord de la France) s'éleva à une moyenne mensuelle de 70.000 tonnes de vivres pour une valeur mensuelle de 56 millions de francs or I Le Comité National de Secours et d'Alimentation assura la répartition, partie payante, partie gratuite, de ces formidables importations de vivres qui, s'ajoutant aux ressources indigènes, permirent de tenir la population en vie» De même les chômeurs de tous rangs (fonctionnaires, cheminots, ingénieurs, ouvriers) reçurent des allocations pendant toute la guerre, tant au moyen de fonds clandestinement procurés par le Gouvernement du Havre qu'au moyen de ceux du Comité National. En mai 1940, il sembla d'abord que les événements s'orienteraient de la même façon» Le Gouvernement emmena avec lui cinq Secrétaires Généraux et des fonctionnaires importante de tous les Ministères, l'état major de la Banque Nationale et des Instituts Parastataux, la Direction Générale et un nombreux personnel de la Société Nationale des Chemins de Fer, ainsi que les dirigeante des P. T.T. En outre, de nombreux industriels emmenèrent leurs ingénieurs et leurs cadres, en vue de reprendre le travail derrière le front.