Collection de tracts et documents officiels [AC 39/1] : II mouvements de résistance : B. Tracts anonymes. Série 'Thématique': Dénonciation de collaborateurs, 1940-1944 - Photo n° 510204
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Mais la débacle française, de Sedan à Dunkerque , accula l'Armée Belge à la reddition, provoqua le ré embarquement de 1 «Armée Britannique et entraîna bientôt la capitulation de la France elle-même. Tout front avait disparu d'Europe Occidentale. Le seul de nos Alliés encore debout, l'Anglais, - qui allait faire un si magnifique redressement -, était alors absorbé tout entier par la défen-se de son sol, et ne pouvait évidenment se préoccuper de ravitailler les territoires occupés» Gouvernement, impuissant à trouver aucune aide extérieure, dut renoncer à la politique économique de 1914 et dut constater que le seul moyen de tenir en vie les huit millions de Belges était de prescrire la remise en, marche de l'économie belgea - et cela dans un cadre de règles dont nous parlerons plus loin» C'est ainsi que, vers le 25 juin 1940, siégeant dans le petit bourg de Pellegrue (Gironde) le Conseil Belge des Ministres décida de renvoyer en Belgique la presque totalité des Secrétaires Généraux et des Fonctionnaires qui l'avaient accompagné, et leur prescrivit de reprendre la gestion de l'administration du pays» Messieurs Pierlot et Spaak, et les Ministres présents en France, ne furent pas seuls à prendre la responsabilité d'une décision si grave» En effet, Mr. Gutt, Ministre des Finances, qui se trouvait déjà à Londres, enjoignit de son côté, au Gouverneur de la Banque Nationale et arax Présidents des Instituts Parastataux de rejoindre Bruxelles avec leurs personnels et leurs archives, et d'y reprendre leur activité» En effet encore, Mr Delfosse (actuellement Ministre de la Propagande à Londres), alors Ministre des Transports, qui était accidentellement resté en Belgique occupée, fit au début de juillet 1940 le voyage de Bru— xelles à Sauveterre (Aveyron), y retrouva l'état major des Chemins de Fer Belges, leur enjoignit de rentrer au Pays et de reprendre le travail, — après quoi lui même revint à Bruxelles avec les fonctionnaires de son Département» Enfin, le Gouvernement établit dos contacts avec les principaux chefs d'industries et leur demanda de rouvrir leurs usines pour assurer un gagne-pain aux ouvriers et pour produire les moyens d'échange indispensables dont il fallait disposer en vue du ravitaillement du pays. D'autre part, dès le 10 mai 1940, avant leur départ de Bruxelles Messieurs Spaak et Gutt avaient chargé certaines personnalités restant en Belgique, d'être les conseillers de3 industriels dans les problèmes moraux et juridiques que poserait l'activité éventuelle en temps de guerre» Car l'activité reprise a, bien entendu, des limites s la Convention de La Haye reste en vigueur et l'article 113 du code pénal belge continue à punir l'aide donnée à I'ennemi.