Collection de tracts et documents officiels [AC 39/1] : II mouvements de résistance : B. Tracts anonymes. Série 'Thématique': Dénonciation de collaborateurs, 1940-1944 - Photo n° 510208
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Quant à la grosse METALLURGIE, que des trublions accusent de travailler à plein pour l'Allemagne, voici quelques chiffres caractéristiques de son activité, établis au moyen des statistiques officielles du Syndicat Belge de l'Aciers Depuis le début de l'occupation allemande, les usines métallurgiques belges ont constamment marché à Moins du TIERS de leur capacité de production. Dans cette production réduite, une part importante est réservée à la population belge (43,3 en 1941, 43,4% en 1942 et 33,2% en 1943). Cette part est utilisée à des usages INDISPENSABLES à notre population : entretien des tramways, des vicinaux, des chemins de fer, des charbonnages, échange contre des vivres de Hollande, Danemark, Roumanie, Etc. ; Ainsi, nos fournitures à l'Allemagne ne représentant qu'environ 20% de la capacité de production de notre métallurgie. H sera d'ailleurs établi après la guerre que l'intervention de l'industrie métallurgique belge dans les apports faits à l'Allemagne par l'industrie métallurgique du "continent" n'aura été que de l'ordre de grandeur de 1%. Cela signifie que la Belgique s'est mieux défendue que le plupart des autres pays occupés. Il est intéressant d'oppcser à ces fournitures volontairement restreintes, celles faites par notre métallurgie à l'Angleterre pendant la "drôle de guerre". Malgré la neutralité nominale de la Belgique à cette époque, notre métallurgie fournit, avec enthousiasme, à l'Angleterre, en HUIT MOIS, plus que l'Allemagne occupante, malgré tous ses moyens de pression, ne parvint à en obtenir en VINGT SIX MOIS. Notre grosse métallurgie subit, du fait de cette production réduite et anti-économique, une PERTE d'environ TRENTE MILLIONS de francs PAR MOIS (chiffres extraits du rapports soumis en mars 1944 au Ministère des Finances) alors qu'elle aurait continué à foire des bénéfices si elle avait accepté les programmes de fabrication qu'aurait voulu lui imposer l'occupant. Nous pourrions parler encore de bien d'autres industries et notamment des engrais chimiques, si indispensables à notre alimentation. Mais les chiffres ci-dessus suffisent à montrer qu'il faut être malhonnête ou mal informé pour accuser les principaux industriels belges d' avoir été les auxiliaires de l'ennemi. La politique de RESISTANCE PASSIVE adoptée par les industriels belges a ou des résultats très supérieurs à ce qu'eut procuré le simple refus de travailler,— et ceci aussi bien du point de vue des Alliés que de celui de la population. Le refus de travailler aurait entrainé la mise sous séquestre dos usines, à une époque où les Allemands avaient encore tous les cadres nécessaires pour prendre eux-mêmes la direction des entreprises.