Collection de tracts et documents officiels [AC 51/5] : III Propagande de la collaboration et propagande Allemande: Propagande 'politique' : REX, [1935-1945] - Photo n° 524133
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Sermon prononce en. l'Eglise St. Lambert, à Munster le dimanche 13 juil let 1941 par S. Exe. Mr. von Galen, Evêque de Munster. Bien chers Paroissiens de Saint Lambert, Ce m'était un vrai besoin de venir aujourd'hui personnellement, du haut de la chairerdé vérité de cette église, vous faire entendre ma parole au sujet des événements de la semaine écoulée, et surtout vous exprimer, à vous, mes anciens paroissiens, mes vives condoléances. C'est précisément en certains, quartiers de la paroisse St; Lambert, comme d'ailleurs en d'autres points de la ville, que les destructions et les pertes ont été le plus sensibles. Mais grâce à l'intervention des autorités communales et gouvernementales responsables, grâce surtout à votre charité fraternelle et au produit de la collecte d'aujourd'hui en faveur de l'action secourable du Caritas verband et du comité paroissial de bienfaisance, j'espère qu'on pourra dans une certaine mesure soulager âa détresse. Je m'étais proposé de vous dire aussi quelques mots sur la signification té l'épreuve divine, et de vous montrer comment Dieu cherche par là à nous ramener à Lui, Lieu veut ramener à Lui notre ville de Munster. Ah! comme nos ancêtres se;sentaient chez eux près de Lieu, dans l'Eglise de Dieu! Comme leur vie était toute portée par la foi en Dieu, conduite par la sainte crainte de Dieu, marquée du signe de l'amour de Dieu! La vie publique, tout comme la vie familiale et la vie économique. En était-il encore ainsi de nos jours ? Dieu veut ramener à Lui notre ville. J'aurais voulu vous développer encore quelques idées sur ce sujet, mais il faut y renoncer pour aujourd'hui, car je me vois forcé de t traiter aujourd'hui publiquement de quelque chose d'autre ; d'un fait qui est venu nous boulverser hier, à l'issue de cette semaine de terreur. Tout Munster est encore spus le coup des terribles dévastations que l'ennemi exf térieur contre qui nous sommes en guerre, nous a causées au cours de cette semaine.. Et voilà qu'hier à l'issue de cette semaine, hier 12 juillet, la Gestapo (Geheime Staat polizei) a réquisitionné les deux établissements de la Compagnie de Jésus, des Jésuites de notre ville, la Maison Sent-maring de la Weselerstrasse et le collège St. Ignace de la Koningstrasse, a expulsé les occupants de leur domaine, a obligé les Pères et les Frères à quitter sur-le-champ, le jour même, non seulement leur maison, non seulement la ville, mais même la province de Westfalie et la province Rhénane. Et même sort cruel, on l'a réservé hier aussi aux soeurs de la Steinfurterstrasse . Leur maison aussi a été réquisitionnée, les soeurs sont expulsées de Westphalie e et doivent avoir quitté Munster ce soir avant 6 heures. Les maisons religieuses, les propriétés avec tout le mobilier ont été expropriées au profit de la Gauleitung de la Westfalie-Nord ! Ainsi,donc, 'l'assaut contre les couvents qui depuis longtemps faisait rage dans l'Ostmark (Autriche), dans l'Allemagne du Sud, dans les territoires récemment conquis, Warthegau,/Luxem bourg, Lorraine et dans d'autres régions de l'Empire, s'est aussi déchainé ici en "Westfalie. Et nous devons nous attendre à ce que, au cours des jours prochains, les terribles nouvelles de ce genre s'accumulent, tandis qu'ici aussi l'un couvent après l'autre sera exproprié par la Gestapo, et les habitants, non frères et nos soeurs, enfants de nos familles, loyaux citoyens allemands, jetés à la rue comme d'infâmes ilotes, chassée du pays comme des malfaiteurs. Et tout cela en ce moment-ci ! Alors que tout frémit et tremble encore des récentes attaques nocturnes, qui nous tuent tous et font de chacun de nous des fugitif sans feu ni lieu. C'est en ce moment qu'on expulse de leurs modestes possessions des hommes et femmes innocents, que dis-je ! de grand mérite et universellement estimés; et qu'on réduit des compatriotes allemands nos concitoyens munstériens à l'état de fugitifs sans abri. Et pourquoi ? On me répond : pour des raisons d'ordre politique. On ne donne pas d'autres raisons. Aucun habitant de ces couvents n'est accusé d'un délit de crime, n'a été cité en justice et, à fortiori n'a été condamné.- Et si l'un d'eux était coupable', qu'on le .fasse comparaître en justice! Mais peut-on punira aussi les innocents ? Je vous le demande, à vous qui avez été, pendant des années, témoins de la vie tranquille des pères Jésuites et des soeurs de l'Immaculée, vie entièrement consacrée à la gloire de Dieu et au service du prochain, je vous demande qui juge ces hommes et ces femmes coupables d'un délit punissable ? Qui oserait proférer une accusation contre eux ? Si quelqu'un l'ose, qu'il prouve son assertion. Mais jamais pareille accusation n'a été lancée par la Gestapo, et moins encore par un tribunal et un parquet. Je tiens à le déclarer ici publiquement, comme evêque à qui incombe officiellement la surveillance des Communautés religieuses, j'ai la plus haute estime pour les humbles Soeurs Missionnaires de Wilkinhege, expulsées aujourd'hui. Elles ont été fondées par mon vénérable ami et compatriote, mon collègue dans l'episcopat, Mgr.P. Amand Buhlmann, qui les a des-