Collection de tracts et documents officiels [AC 51/5] : III Propagande de la collaboration et propagande Allemande: Propagande 'politique' : REX, [1935-1945] - Photo n° 524135
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31 aujourd'hui, ont été brusquement expulsés ae leurs propriété, ae la ville et du puys. Aucun de nous ne peut avoir,l'assurance ni la garantie qu'un jour ou l'autre on ne viendra pas le prendre chez lui, le priver de sa liberté et l'enfermer dans les caves ou les camps de concentration de la Gestapo. Je m'en rends parfaitement compte, cela peut m'arriver, aujourd'hui, pu demain à moi aussi. Puisque je ne pourrais plus alors parler ouvertement, je veux publiquement aujourd'hui mettre en garde contre tout pas ultérieur dans cette voie, qui, j'en ai la conviction, appelle le châtiment divin sur les hommes et doit conduire notre peuple et notre patrie au malheur et à la perdition.-Si je proteste contre lès mesures de la Gestapo et contre les peines qu'elle inflige, si j'exige publiquement la cessation a,'un pareil ; état de choses et l'examen judiciaire ou le retrait de toutes les mesures de la G-estapo, je ne fais pas autre chose que ce qu'a fait le Dr. Frank, gouverneur général et ministre du Reich, qui, en février de cette année, écrivait dans la Zeitschrift der Akademie fur deutsches Recht":"Nous voulons une épuration radicale de l'ordre intérieur, car.nous ne pouvons admettre que le droit pénal dégénère en omnipotence répressive absolue des pàuvoiis publics à :1'égard d'un accusé condamné" d'avance et dépourvu de tout moyen légal de défense. Le droit doit fournir aux individus la possibilité de se défendre, d'exposer leur cause et dès lors d'être assurés contre l'arbitraire et l'injustice. Sans quoi, il vaut mieux ne pas parler de droit pénal, mais de pouvoir pénal. Il est impossible que le système judiciaire aille dé pair avec une condamnation d'où le droit ae défense est entièrement exciu. C'est notre devoir de défendre, aussi haut et aussi expressément que quiconque, l'autorité, sous toutes ses formes, et de proclamer qu'il nous faut courageusement défendre l'autori-té du droit comme élément essentiel d'un pouvoir durable. "Voilà ce qu'écrit le Dr. Frank, ministre du Eeich. Comme Evêque, comme Prédicateur et défen-seur de l'ordre juridique et moral voulu par Dieu, ordre qui reconnaît à chaque individu des libertés et des droits originels, devant lesquels, de par la volonté divine, doivent céder toutes les prétentions humaines, j'ai conscience moi aussi, tout comme le ministre Frank, d'être appelé à défendre l'au torité du droit et à dénoncer comme criante injustice" toute condamnation d'un innocent privé du droit de se défendre. Mes frères ! L'emprisonnement de. nombreuses personnes irréprochables, sans; leur laisser la possibilité de se dépendre et sans qu'intervienne un jugement, la suppression ae la liberté à deux chanoines de la cathédrale, la spoliation des couvents et le bannissement de religieux innocents, nos frères et soeurs, m'obligent aujourd'hui à rappeler, publiquement une vérité ancienne, mais jamais démentie : "Justitia est fundamentum regnorum. "La justice es't le seul fondement solide de n'importe quel Etat.- Le droit à la vie, à l'inviolabilité, à la liberté, fait, indlspen-sablement partie de tout ordre social basé sur la morale. Sans doute est-il permis à l'Etat de resteindre ces droits, à titre punitif, chez certains citoyens. Mais l'Etat n'a ce pouvoir qu'envers les délinquants, dont la.faute peut étire prouvée au courd d'un procès impartial. L'Etat qui transgresse ces limites voulues par Dieu, et qui permet ou ordonne le châtiment d'innocents, mine sa propre autorité et le respect de son prestige dans la conscience des citoyens. Nous avons malheureusement du constater à maintes reprises, au cour dès dernières années, que des peines plus ou moinslourdes, restreignent géné ralement la liberté, ont été décrétées et infïigées, sans qu'on ait démontré, au cours d'un procès régulier, la faute de ceux que l'on punissait, et sans qu'on leur ait donné la possibilité de défendre leurs droits, de prouver leur innocence. Combien d'Allemands étouffent dans des prisons ou des camps de con centration, combien ont été expulsés de chez eux, qui n'ont jamais été condamné par un tribunal régulier, ou qui, après avoir été acquittés devant le tribunal ou après avoir purgé la peine gue le tribunal, leur avait infligée, on été derechef arrêtés par la Gestapo et restent détenus par elle. Combien n' ont pas été expulsés de leur foyer et du lieu de leur travail professionnel. Je vous rappelle le vénérable Evêqûe de Eottenburg, Mgr DM. J. Sproll, un vieillard de 70 ans, qui récemment a dû célébrer loin de ses ouailles son jubilé de 25 ans d'épiscopat parce que la Gestapo l'avait expulsé il y a trois ans, de son diocèse. Il rappelle, une fois de plus, nos deux chanoines de la cathédrale les très Eévérends MM. Vorwerk et Eckelmeyer. J'évoque notre vénérable professeur de religion, M. Friedrich, détenu dans un camp de concentration. Je renonce pour aujourd'hui à citer d'autres noms. Celui cependant d'un homme appartenant à L'Eglise évangélique, qui au cours de la guerre mondiale exposa sa vie pour l'Allemagne comme officier allemand et commandant de sous-marin, qui a travaillé ensuite ici à Munster comme pasteur, et qui depuis des années se trouve privé de sa liberté, est connu de tous et tous nous avons la plus haute estime pour sa vaillance et le courage bien connus de cette noble figure allemande. Par cet exemple, vous voyez que ce ne sont pas des in-