Collection de tracts et documents officiels [AC 39/1] : II mouvements de résistance : B. Tracts anonymes. Série 'Thématique': Dénonciation de collaborateurs, 1940-1944 - Photo n° 510206
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Rendons hommage aux bons serviteurs de l'Etat et des Communes qui sont restés à leur poste, sans compromission dégradante, et ont gardé dans des nains fidèles une grande partie des leviers de commande que les traîtres convoitaient» Ils en ont usé, jour après jour, pour saboter les ordonnances allemandes et maintenir la tradition belge. Les CHEMINOTS ? Il est vrai que les Chemins de Fer, auxquels aucun Belge ne collaborait en 1914-1918 sont maintenant gérés par le personnel de la Société, et qu'ils transportent des soldats et des produits allemands. C'est la rançon qui leur est imposée pour pouvoir assurer les transports indispensables à la vie de la population» Mais de quelle façon et dans quel esprit assurent-ils l'exploitation ? De la Direction Générale jusqu'aux simples manoeuvres, toute l'inertie possible est apportée aux transports d'intérêts allemand, tandis que de réels efforts sont développés pour assurer le moins mal possible les services d'intérêt belge» Et nous pouvons compter sur les 92.000 cheminots "belges au travail pour arrêter net leur service le jour où un front de guerre se recréera à proximité de notre territoire et où les transports reprendront une importance tactique ou stratégique» Les GENDARMES et les POLICIERS ? Sans doute des "brebis galeuses ont été introduites dans leurs cadres et dans leurs rangs. Hais aucun Van Copponolle n'est capable de pervertir profondément ces corps d'élite. L'immense majorité des "anciens" est composée de Belges loyaux. C'est eux qui créent le climat, et qui maintiennent l'esprit de corps, auquel sont petit à petit gagnés les nouveaux venus. Qui de nous, — délinquant occasionnel —, n'a éprouvé la clémence que leur inspire la confraternité belge, clémence qui va plus souvent qu'on ne croit jusqu'à la complicité, pour nous protéger des polices allemandes. Ils s'efforcent presque toujours avec sincérité de respecter les patriotes et de déceler les vrais bandits. Et ils s'exposent ainsi à la fois aux sévices de la gestapo et aux balles de vulgaires et dangereux voleurs. C'est un métier difficile dans lequel il est nécessaire que la population ne leur marque pas une méfiance systématique et très généralement injustifiée. Les OUVRIERS et les PETITS EMPLOYES ? L'ennemi a pratiqué sur eux, —principales victimes de l'occupation-, le chantage à la misère en les soumettant systématiquement à une tentation diabolique. En effet, tandis que nos prix et salaires étaient maintenus, par la force, au niveau du 10 mai, l'occupant offrait chez lui des rémunérations triples. Ainsi, 35.000 de nos ouvriers ont pris le chemin de l'Allemagne avant quo la déportation ne portât son nom.