Collection de tracts et documents officiels [AC 39/1] : II mouvements de résistance : B. Tracts anonymes. Série 'Thématique': Dénonciation de collaborateurs, 1940-1944 - Photo n° 510207
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Mais bien peu de ces 350.000 "volontaires" ont cédé à autre chose qu'à la dramatique contrainte exercée par la misère familiale. C'est une joie de constater la magnifique tenue patriotique de l'immense majorité des travailleurs belges. Les INDUSTRIELS ? Sans doute il y a-t-il parmi eux, comme dans toutes les classes sociales quelques uns que l'appât du gain a transformés en "collaborateurs" ou même en traitres : fabricants qui développent une production utile à l'ennemi, entrepreneurs de champs d'aviation et de fortifications. .. Envers eux les Conseils de guerre seront justement implacables. Mais en regard de cotte minorité, se trouve la grande majorité des industriels qui font leur devoir. Pour beaucoup d'entre eux, la vie n'a été depuis juin 1940, qu,une lutte journalière pour aider et défendre leurs ouvriers tout en réduisant au minimum leurs fournitures à l'ennemi, et en refusant net toute production qui aurait un caractère militaire. Les CHARBONNAGES, par exemple. L'utilité de les maintenir en exploitation n'est pas contestable. Même en 1914 malgré les énormes secours extérieurs que reçut la Belgique, leur maintien au travail fut jugé indispensable, par le Gouvemenent. Sans exploitation de nos charbonnages, nous n'aurions ni électricité. ni gaz, ni tramways, ni trainst ni engrais pour notre agriculture» Et c'est encore à cette exploitation qu'est dû le peu de charbon qu'obtient la population., grâce aux fraudes les plus variées (dont beaucoup sont faites en marché noir mais dont beaucoup aussi sont faites avec désintéressement au profit du personnel des entreprises). Liais il faut que l'on sache dans quelles conditions s'effectue l'exploitation actuelle de nos charbonnages. L'effet utile de la main d'oeuvre est tombé, — avec la complicité tacite des patrons —, à environ les deux tiers seulement de ce qu'il était en avril 1940. L'ensemble des charbonnages belges a subi, en 1943 une perte de un milliard deux cent soixante huit millions de francs, dont la moitié seulement a été compensée par les subsides de l'Etat (chiffres officiels de la Fédération des Associations Charbonnières). Dans ces conditions, de nombreux patrons charbonniers auraient intérêt à arrêter l'extraction et à assurer seulement l'exhaure» C'est par devoir qu'ils continuent l'exploitation pour ne pas abandonner leurs ou-vriors qui tomberaient aussitôt sous la coupe des réquisitions allemandes.